Pré-entraînement IA générative : ce qu'il faut savoir avant de finetuner un modèle
Le pré-entraînement IA générative, la phase où un modèle apprend à comprendre le langage en lisant des milliards de mots sur Internet avant d’être spécialisé. Aussi appelé pré-apprentissage, c’est ce qui permet à une IA de répondre à n’importe quelle question — même si elle n’a jamais vu ce type de question avant. Sans cette étape, un modèle ne sait pas former une phrase correcte, ni comprendre le contexte. C’est comme donner un livre à quelqu’un sans lui apprendre à lire d’abord.
Le fine-tuning, la phase où on adapte un modèle pré-entraîné à un domaine spécifique comme la santé ou le droit, ne marche que si le pré-entraînement est solide. Beaucoup pensent qu’ils peuvent sauter cette étape et directement entraîner un modèle sur 10 000 documents juridiques. C’est une erreur. Le modèle n’aura pas les bases linguistiques pour comprendre ces documents. Il va générer du jargon sans sens, ou pire, des réponses complètement fausses. Le pré-entraînement, une opération coûteuse qui utilise des centaines de GPU pendant des semaines, est fait une fois pour tous. Le fine-tuning, lui, prend quelques heures. C’est pourquoi les grandes entreprises utilisent des modèles déjà pré-entraînés comme Llama 3 ou Mistral — elles ne réinventent pas la roue.
Les données utilisées pour le pré-entraînement déterminent ce que l’IA sait, mais aussi ce qu’elle ne sait pas. Si le modèle a été entraîné sur du contenu anglophone, il ne comprendra pas bien les nuances du français juridique. Si les données contiennent des biais, il les reproduira. C’est pour ça que certains modèles ouverts sont pré-entraînés sur des jeux de données équilibrés — comme ceux utilisés dans le benchmarking LLM, une méthode pour mesurer la qualité réelle des modèles sur des tâches variées. Et c’est aussi pourquoi, dans les projets sensibles (médical, financier), on vérifie non seulement le fine-tuning, mais aussi l’origine des données de pré-entraînement.
Vous n’avez pas les ressources pour pré-entraîner un modèle vous-même ? Pas de souci. La plupart des outils modernes comme Hugging Face ou vLLM vous permettent de télécharger un modèle déjà pré-entraîné. Votre travail, c’est de le finetuner correctement, de le tester, et de le surveiller. Le pré-entraînement, c’est la fondation. Le reste, c’est la construction. Et sans fondation, même la plus belle maison s’effondre.
Dans cette collection, vous trouverez des guides pratiques sur comment choisir un modèle pré-entraîné, comment évaluer ses biais, comment économiser sur les coûts d’infrastructure, et pourquoi certains modèles sont meilleurs pour les langues peu représentées. Ce n’est pas de la théorie — c’est ce que les équipes utilisent en production pour éviter les erreurs coûteuses.